Le canal des Vosges, ses écluses, sa véloroute, voie verte
Après la perte de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine, le Gouvernement décide en 1874 la construction d'une voie d'eau pour assurer la liaison Méditerranée-Mer du Nord via le canal de la Marne au Rhin : le canal de l’Est.
Les travaux ont lieu pour les 8 écluses et les 5 kilomètres situés sur notre commune de 1879 à 1881 ; de type Freycinet, les écluses, d'un gabarit de 39 mètres sur 5,20 de large et de 3 m de hauteur permettent le passage des bateaux de 300 tonnes. Dès 1885 l'activité est forte : le port de Thielouze est un des principaux ports d'embarquement (le second après le pont du Côney) jusqu'en 1913 grâce à l'exploitation des carrières proches.
Il a été très utilisé pour le transport marchand jusque dans les années 80.
Aujourd'hui son élargissement nécessaire à la rentabilité industrielle n'étant pas envisagée, la vocation du canal, appelé maintenant « canal des Vosges », est devenue touristique.
Le Conseil Général et le « Pays d'Épinal cœur des Vosges » sont porteurs du projet véloroute voie verte qui prend corps sur les 78 kilomètres vosgiens de ce parcours champêtre aux paysages exceptionnels par leur variété et leur richesse historique
Historique de la Chapelle de Thièlouze
11èmesiècle : Un certain Herisindus de TELOSO
(Thièlouze) est signalé dans le codex Angelica du chapitre de Remiremont.
Les collines dominant le ruisseau des Sept Pécheurs auraient donc été habitées.
14/15èmsiècle : Datation incertaine de la construction de la chapelle (et de l’Ermitage). Cependant, la cloche située dans le clocheton porte la date de 1504, ce qui en fait une des plus anciennes des Vosges ; au dessus du maitre autel, une niche accueille une madone en pierre expertisée pour être du 14ème siècle.
23/06/1645 : Fondation de la confrérie de l’Annonciation par bulle du pape Innocent X afin d’augmenter la ferveur des pèlerins. Cet acte lui confère de nombreux privilèges en particulier de fournir des indulgences pour respect de certaines obligations piétales.
Vers 1650 : Abandon partiel ou total du hameau et de la chapelle dû à la guerre de trente ans et aux exactions des troupes qui investissent les maisons pour se loger et se nourrir ;
18ème siècle : La chapelle, grâce en particulier au curé Alexandre COLIN retrouve sa fréquentation et ses 18 messes annuelles ; la confrérie est confirmée sur ses bases primitives.
12/01/1796 : Malgré les souhaits de la confrérie, la chapelle, l’ermitage et le jardin de 4 hommées sont vendus, comme biens nationaux, 704 livres à Dominique VAILLANT, marchand de biens d’Epinal qui souhaite en obtenir un rapport intéressant.
1796/1797 : 6 habitants de Thiélouze, (Mrs :Mathieu, Houillon, Vauthier, Peutot, Thomas et Jeandemange), rachètent la chapelle et la rendent au culte de Marie. Nicolas Raguin, curé assermenté (jureur) à la constitution civile du clergé y prend bonne part jusqu’en 1802, date à laquelle il est nommé curé du Clerjus.
1862/1865 : A l’occasion de dépenses dues à des travaux, les comptes de la chapelle et ceux de la confrérie sont fusionnés. Les 249 propriétaires d’alors, successeurs des 6 initiaux de 1797, nomment JB VAUTHIER comptable et directeur de la chapelle.
1866/1868 : La bulle de 1645 est confirmée par un bref de Pie IX qui affilie la confrérie à l’archiconfrérie de l’annonciation.
Scission de 6 membres au sein du collège de propriétaires. L’affaire est portée devant la justice qui décide la vente en licitation en octobre 1868.
Une partie des ex propriétaires se groupent et se rendent acquéreurs ; JB VAUTHIER est confirmé comme directeur
1877/1878 : Un décret du président de la république officialise la donation de la chapelle à l’évêché ; les donateurs obtiennent alors de celui-ci que la chapelle soit considérée comme lieu de culte annexe avec possibilité de messe dominicale, baptêmes, mariages et inhumations.
Janvier 1880 : Un arrêté préfectoral interdit la pratique du culte au motif que la chapelle n’a pas le statut officiel d’annexe ; la chapelle reste alors fermée pendant deux ans.
6 mai 1882 : Après entente préalable entre l’évêché, le conseil municipal et le conseil de fabrique, la chapelle est rendue au culte par décret du président de la république. Les registres de la chapelle confirment ces dates et événements.
1905 : En 1905, la loi Combes (Président du Conseil de 1902 à 1905) décide la séparation de l’Eglise et de l’Etat. La chapelle qui appartenait au Diocèse de Saint-Dié est alors déclarée bien d’Etat, et la commune d’Uzemain en devient propriétaire, l’immeuble demeurant obligatoirement affecté à l’exercice du culte.
1976 : Une importante œuvre de restauration entreprise par la municipalité et les quelque 300 confrères permet la remise en état de ce joyau patrimonial.
La célébration des offices et fêtes mariales (15 aout et deuxième dimanche de Pâques) est maintenue. Nouveaux confrères à qui elle est confiée à tour de rôle l
Les joyaux de la chapelle :
- une statue en pierre de la vierge du XIVe siècle
- une statuette en bois, toutes deux classées
- un tableau religieux du XVIIe siècle
- une cloche marquée 1504
- une pierre sculptée aux trois oreilles de lapins
La confrérie :
Fondée le 23/06/1645 par une bulle du pape Innocent X.
Toujours active, elle organise, le deuxième dimanche après pâques et au 15 août, une cérémonie religieuse avec pèlerinage et remise de la statuette (symbole de sa fidélité à Notre Dame de l’Annonciation) à la garde d'une personne de la confrérie.
Les registres sont conservés et soigneusement tenus à jour.
Michel Claudel
(d’après les documents détenus)
A L’EXTERIEUR DE LA CHAPELLE :
Le clocheton
Entièrement recouvert d’ardoise, il renferme une cloche datée de 1504 ; sans doute une des plus anciennes des Vosges.
On peut y lire l’inscription :
AVE MARIA ORA PRO NOBIS
La sculpture des 3 lièvres
Au dessus et à droite du portail (roman) une sculpture représente trois oreilles de lapin disposées en triangle, de sorte que les trois lapins ont chacun leur paire d’oreilles.
Dans les Vosges, on retrouve ce symbole de la trinité à Charmois l’Orgueilleux, Xertigny, Jorxhey et sur le mur d’une ferme à Naymont.
Si sa datation est incertaine, le recensement mondial de ce signe fait état d’environ 150 représentations en Asie et en Europe essentiellement sur des édifices religieux, dès le 7ième siècle dans les temples bouddhistes en Chine puis sur les mosquées du monde musulman et enfin en Europe au Moyen Age dans les églises catholiques et les synagogues.
A L’INTERIEUR DE LA CHAPELLE
La chapelle comporte outre un coeur à chevet plat et deux travées du XVI ième siècle fermant les absidioles.
Notre dame de l’annonciation
Le joyau de la chapelle est sans conteste la jolie madone de pierre du XIV ième siècle classée monument historique au-dessus du maître autel.
La chapelle a été de tout temps dédiée à Notre Dame de l’Annonciation.
Le tableau du XVII ième siècle
Le tableau représente la scène classique où des angelots accompagnent la colombe au dessus de la Vierge en présence de l’Archange.
Sans doute est-ce là le tableau votif de la Confrérie de l’Annonciation fondée à Thièlouze le 22 juin 1645 dont le registre est soigneusement tenu à jour et garde le nom de tous les confrères inscrits depuis cette date jusqu’à nos jours.
Le fort du Roulon
Faisant partie du système de défense dit Séré de Rivières au profit de la place forte d'Épinal, il a été construit de 1879 à 1881 avec pour objectif la défense face au sud et le freinage sinon l'interdiction de toute manœuvre de contournement d'Épinal vers la Franche-Comté par la vallée du Côney.
Seul fort de la place à posséder un casernement à deux étages encore visitable aujourd'hui, il pouvait abriter 400 hommes et être armé de 22 pièces dont 4 à 8 de flanquement pour assurer sa propre défense.
Un poste Optique encore visible lui permettait la transmission de signaux codés. C'est aujourd'hui une propriété privée.
Usine métallurgique de la Forge
L'autorisation de concession est une des plus anciennes signée par le duc Léopold de Lorraine (fin du XVIIe siècle). Appartenant au marquis de Villé (Ville-sur-Illon), elle est affermée au sieur Gaudel puis devient forge Saint-Jean.
Elle est célèbre au milieu du XIXe siècle grâce aux maîtres de forges Lallemand qui produisent par moyens d'affinerie des fers de grande qualité pour les ateliers d'armement.
Devenue fabrique de couverts Clément de 1900 à 1960, elle est aujourd'hui désaffectée et démontée ; un logement d'ouvriers, daté de 1856 est le seul témoin de ce site industrieux biséculaire.
Église Sainte-Madeleine
En 1860, l'abbé Parmentier, curé de la paroisse, fort du montant de la souscription déjà réalisée auprès des habitants, et le maire, M. Peutot, lancent les travaux d'agrandissement de l'église existante. Au fil des années et jusqu'en 1866, l'installation des vitraux, des bancs et du mobilier, la reconstruction de la tour en pierres de taille, la fabrication et pose de trois nouvelles cloches sont entreprises. Pour ces dernières, le financement est assuré par un astucieux système de parrainage. Pour la tour, la fin de l'indivision des forêts des bans de Girancourt et d'Arches arrive à point nommé et donne à la commune des revenus dont une partie sert à cet embellissement. Cette tour, haute de 33 mètres est en grandes pierres de taille de grès blanc du meilleur aloi et montre que l'architecte, M. Adam a bien étudié les monuments gothiques. Le portail, surmonté de son arc en accolade et la corniche, aux sculptures profondes, achève bien l'édifice dont l'élégante flèche de 17 mètres et le coq girouette ont été rénovés en 1967.
La tourbière de Morevoid
En raison de son patrimoine naturel exceptionnel, la tourbière de Morevoid fait actuellement l’objet d’un ambitieux projet de préservation mené par la Commune d’Uzemain, le Conseil Général et le Conservatoire des Sites Lorrains. En effet, ce milieu tout à fait remarquable du point de vue écologique regorge de diversité biologique : espèces végétales très rares aux affinités montagnardes, papillons, libellules peuplent cette tourbière.